Interview SD Formation PASSEPORT COGNITIF
Proposition de support de compréhension
du fonctionnement cognitif pour les usagers :
le « Passeport Cognitif »

INTERVIEW de Coralie METTE,
Educatrice spécialisée et thérapeute en remediation cognitive chez Prsa aajd Formatrice SD Formation
Pouvez-vous nous parler de votre parcours et de ce qui vous a conduit à développer le Passeport Cognitif ?
Je suis éducatrice spécialisée de formation, et plus récemment, j’ai complété mon parcours par l’obtention d’un Diplôme Universitaire en remédiation cognitive. Ces deux approches, à la fois ancrées dans l’accompagnement social et dans la compréhension du fonctionnement cognitif, se sont révélées très complémentaires dans ma pratique.
En tant que chargée d’insertion dans un service médico-social, j’ai été confrontée à une réalité : les bilans neuropsychologiques, bien qu’essentiels, restent souvent peu accessibles – que ce soit pour les personnes concernées elles-mêmes, pour leur entourage, ou même pour les professionnels du social. J’ai donc ressenti le besoin de créer un outil passerelle, capable de traduire ces évaluations complexes en un langage simple et utile au quotidien.
L’objectif était double : d’une part, valoriser les points forts cognitifs des personnes accompagnées, et d’autre part, associer chaque point de vigilance à un besoin spécifique, pour mieux guider l’accompagnement et favoriser l’insertion.
C’est à la suite de ma rencontre avec Marine Rio, neuropsychologue, que ce projet a réellement pris forme. Ensemble, nous avons allié nos compétences pour créer le Passeport Cognitif : un outil qui permet de mieux comprendre le fonctionnement cognitif d’une personne, de le rendre visible et mobilisable, dans une démarche bienveillante et inclusive.
Qu’est-ce qui vous a inspiré à créer cet outil ? Y avait-il un manque ou un besoin spécifique que vous souhaitiez combler ?
L’idée de cet outil est née d’un constat de terrain : les restitutions des bilans neuropsychologiques, bien qu’indispensables, restent souvent difficiles à comprendre et à exploiter, que ce soit par les personnes concernées, leurs proches, ou les professionnels de l’accompagnement.
Nous avons donc imaginé le Passeport Cognitif comme un outil de traduction, capable de rendre accessibles et compréhensibles les éléments clés d’un bilan neuropsychologique. L’objectif était de mettre en lumière le fonctionnement cognitif de la personne, en valorisant ses points forts et en identifiant clairement les éventuelles fragilités.

Au-delà de la compréhension, l’enjeu était aussi d’agir concrètement. C’est pourquoi le Passeport propose, pour chaque fonction cognitive fragilisée, des moyens de compensation adaptés, notamment à destination des employeurs. Cela permet de favoriser l’insertion professionnelle, en mettant en place des ajustements simples mais efficaces, et en s’appuyant sur les ressources cognitives déjà présentes.
En résumé, cet outil est né d’un besoin de rendre visible, utile et mobilisable l’évaluation cognitive, dans une perspective inclusive, constructive et tournée vers l’action.

En quoi est-ce important d’identifier et de repérer les ressources cognitives dans le cadre de l’accompagnement social ?
Identifier les ressources cognitives est essentiel à plusieurs niveaux.
D’abord, pour la personne accompagnée, cela permet de mettre du sens sur ses difficultés, de comprendre d’où elles viennent réellement, et ainsi de sortir de fausses représentations souvent culpabilisantes, comme le manque de volonté ou l’incompétence. Cette prise de conscience aide à reprendre confiance en soi, en réalisant que des difficultés peuvent être liées à un fonctionnement cognitif spécifique – et qu’il existe des moyens pour les compenser.
Pour les professionnels de l’accompagnement, repérer ces ressources permet de mieux adapter les actions mises en place, de co-construire avec la personne des objectifs réalistes et atteignables, et d’identifier les “béquilles cognitives” les plus pertinentes. Cela rend l’accompagnement plus fin, individualisé et efficace.
En résumé, c’est un levier puissant pour personnaliser l’accompagnement, valoriser les capacités, et favoriser l’autonomie dans une dynamique positive et respectueuse du fonctionnement de chacun.
Si vous deviez résumer en quelques mots l’impact du Passeport Cognitif, que diriez-vous ?
Changer le regard. Valoriser les forces. Redonner du pouvoir d’agir.
Quels ont été les premiers retours des professionnels et des personnes accompagnées sur cet outil ?
Très positifs. Les professionnels apprécient d’avoir un outil concret et valorisant, et les personnes accompagnées disent souvent que c’est la première fois qu’on leur parle de leurs capacités de manière aussi précise et bienveillante.
Découvrez son poster
